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Pharmac'Ethique
30 août 2016

Rendons sa conscience au pharmacien. Article publié 08/2016

Rendons sa conscience au pharmacien !

Pharmaciens concernés par la clause de conscience qui fait actuellement débat, nous sommes atterrés de la confusion et des levées de boucliers des derniers jours. Drôle de campagne où un seul son de cloche est entendu.

Qu’est donc devenu le métier de pharmacien en France aujourd’hui ? Simple exécutant du désir des patients ? Les responsabilités du médecin et du pharmacien ont évolué, les pratiques pharmaceutiques s’y sont adaptées et ses missions ont été reformulées. Mais alors que les médecins et auxiliaires de santé se sont vus reconnaitre une clause de conscience, les pharmaciens en ont été privés.

Pourquoi un tel déchainement contre une clause de conscience pour un professionnel de santé ?

Demander une clause de conscience en matière grave, comme l’avortement ou l’euthanasie, n’est pas un caprice de quelques personnes isolées pour satisfaire leur confort personnel : dans un cadre législatif qui évolue rapidement, il s’agit bien au contraire de reconnaitre pleinement le rôle du pharmacien au sein de la chaine de santé. 85% des pharmaciens y sont favorables selon l’enquête coordonnée par le CSA en début d’année.

Il ne s'agit pas d'une "mesure anti-avortement", et les réactions émises depuis quelques jours sont paradoxales: si ces personnes souhaitent être libres d'agir comme bon leur semble, pourquoi le pharmacien ne serait-il pas libre lui aussi ? N'y-a-t-il pas là un totalitarisme qui s'exerce sur le pharmacien ? Les réactions plaident pour l'"autonomie du patient", soit, mais quid de l’autonomie du professionnel ?

Il faut à ce propos noter que l'article du code, tel qu'il était  rédigé, stipule qu'en cas de refus, le pharmacien doit donner les informations pour que le patient puisse voir sa demande exécutée. Accorder la clause de conscience de manière encadrée permettra de fixer les règles et d’éviter les dérives.

Si le pharmacien s’incline devant la volonté de ses patients, sous prétexte qu’il est à leur service, qu’il doit respecter leur conscience, leur liberté, n’est-ce pas une démission du professionnel de santé qui accepte d’être un prestataire de service ?

Que cette question entraîne un débat est une excellente chose ; il n'en est que temps pour notre profession qui prend enfin toute sa place dans l'éducation à la santé et le parcours de soins ! Mais un débat apaisé et serein, loin de toute revendication idéologique !

Pharmaciens, nous demandons à l’Ordre le maintien d’une clause de conscience dans le code de déontologie, seule possibilité pour rester des professionnels responsables.

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